Qu’y-a-t-il de commun entre les dates de 10, 22, 27 mai, 10 juin et 20 décembre ?
Ce sont les dates retenues pour commémorer l’abolition de l’esclavage en France métropolitaine, en Martinique, en Guadeloupe, en expliquer que ces régions, administrations homogènes, ont une date différente pour commémorer un seul et même évènement ?
C’est la partie de l’histoire de la Grande histoire.
Contrairement à une idée répandue, ce sont d’abord les victimes qui ont combattu le système esclavagiste mis en place au cours du XVI siècle et qui ont arraché, au prix de plusieurs générations sacrifiées, l’idéal de liberté.
C’est l’un des combats les plus longs de l’histoire coloniale. En effet, la traite des Noirs, a duré plus de 3 siècles, et a déporté plus de 20 millions de Noirs, via des comptoirs aujourd’hui reconnus comme des lieux de mémoire tels Gorée au Sénégal, El Mina au Ghana, Ouidah au Bénin et au Nigéria.
Les abolitions ne débuteront qu’en 1779 aux Amériques et plusieurs tentatives n’ont pas eu raison du système (Abolition de l’esclavage dans les colonies par la révolution française en 1794). Il a fallu attendre le décret français d’abolition de l’esclavage de 1848 pour consacrer la révolte des esclaves.
Les afro caribéens sont attachés à la commémoration de l’évènement car c’est avant tout leur histoire. C’est dans cet esprit que l’Association des Antillais et Guyanais de Côte d’Ivoire, dans le cadre de ses activités, a décidé de célébrer le marronnage historique de manière plus structurée, plus fraternelle et de le partager avec les ivoiriens et les autrescommunautés presentes en Côte d'Ivoire.
Ainsi, nous rendons hommage aux millions de victimes, mais surtout à cette flamme entretenue successivement par l’aïeul, le grand père, le père, le fils et le petit fils pendant 300ans.
Nous avons une dette imprescriptible vis-à-vis de ces ancêtres qui nous ont légué un certain nombre de valeurs.
Nous commémorerons les abolitions de l’esclavage sur une période d’un mois, du 10 mai au 10 juin 2015. Ces journées mémoires qui ont pour thème principal « La traite négrière de l’Afrique à l’esclavage aux Antilles et en Guyane françaises », nous offrent l’occasion de nous retrouver avec nos amis ivoiriens autour d’un projet qui une histoire commune. Une histoire qui porte des valeurs universelles de solidarité et de fraternité.
La cérémonie d’ouverture se fera parallèlement à l’inauguration, par le Président français François Hollande du « Mémorial ACTe » (Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage) lors de sa visite en Guadalupe, le 10 mai 2015.
C’est l’ambition des manifestations organisées durant un mois par l’Association des Antillais et Guyanais de Côte d’Ivoire, pour faire œuvre de mémoire mais aussi permettre à nos enfants ivoiro-antillais et aux ivoiriens et autres communautés de s’associer à cette communication.